Publié dans Vie de maman en construction

L’éducation bienveillante quand les proches ne l’entendent pas de cette oreille…

Avoir des principes, des idéaux, c’est bien beau et ça demande souvent un peu de taff à mettre en place déjà au sein de la famille, mais comment faire lorsque les autres flinguent tes efforts à la première occasion ?

Une mise en place parfois pas si évidente

Quand je parle d’éducation « bienveillante » j’en parle au sens large, pas au sens où on l’entend sur la blogosphère et sur le net depuis quelques années, qui est trop « strict » envers les parents à mon goût. J’en ai lu des bouquins dans ce sens, j’ai appliqué les conseils et joué les scénarios mais on le sait tous, la réalité est parfois bien loin de la théorie et les réactions des enfants et parents pas uniformes. Chacun peut y piocher ce qui lui convient et c’est ce qu’on fait ici.

Donc depuis qu’on a fiston, et au fur et à mesure qu’il grandit (et que les problématiques nouvelles se posent…), le premier truc est déjà de savoir ce que chacun souhaite faire, et ensuite de tomber d’accord. Nous avons eu des éducations différentes donc de base il faut accorder les violons. Heureusement on parle beaucoup et on est très ouverts l’un comme l’autre… Il y a des réflexes qu’on combat, c’est un travail au sein du couple et de l’enfant déjà.

Parmi les principes de base qui me viennent à l’esprit (mais il faudrait en faire un article entier pour être exhaustif) :

  • Ne pas dénigrer l’enfant (t’es plus un bébé, c’est stupide ce que tu fais, t’es un méchant, etc.)
  • Pas de violence physique.
  • Lui laisser le temps d’apprendre.
  • Lui imposer des règles auxquelles on ne déroge pas.

Je vous rassure, ces points sont à prendre au second degré. Dans la pratique, j’ai déjà dis à fiston qu’il était méchant par réflexe, je lui ai déjà fait du chantage et j’ai déjà dis oui à un truc auquel j’avais dis jamais. Sauf que moi, je suis sa mère, son père est son père et c’est nous qui décidons. Ces petits manquements arrivent, j’en suis ni fière ni pas fière, c’est la vie et on fait tout ce qu’il faut pour améliorer nos réactions. Fiston a été particulièrement difficile dernièrement pendant 1 mois, bordel que ça a été dur j’en ai pleuré,je lui ai aussi crié dessus quand vraiment j’en pouvais plus. Mais on a tenu, on a identifié le problème et tout va mieux (jusqu’à la prochaine fois j’en suis consciente).

Quand ton enfant appartient aux autres

C’est ce que je ressens quand je suis chez des proches (certains amis et la majorité de notre famille) avec fiston. Forcément si je ne suis pas là, difficile de voir et de râler, même si maintenant il vient me raconter assez facilement.

Je ne parle pas des règles qu’il y a chez autrui et qui sont normales. Si ma grand-mère ne veut pas qu’il touche tel objet, même si je sais qu’il n’y a aucun risque, c’est sa maison donc sa décision, je dois donc expliquer à mon fils qu’il ne doit pas faire ça.

Mais sur les brimades, les reproches, voire les tapes, ça commence à me pomper l’air. Des exemples récents en vrac :

  • « T’es plus un bébé, c’est les bébé qui font ça ». Je l’entends sans cesse, mes parents, les parents de mon chéri…Ils ont toujours pas capté que fiston demande à rester un bébé depuis des mois, donc cette phrase au contraire, ça lui montre qu’il faut continuer ce qu’il fait pour rester un bébé choyé.
  • « T’es méchant ». Parce qu’il a pas voulu faire caca sur les toilettes par exemple (il est propre pour le pipi mais pas le reste). Ou parce qu’il veut pas faire un bisou. Ou qu’il mets du temps à se laver les dents, tant d’exemples…
  • « Tu veux un croissant ? / Un fromage / un jus »…alors qu’on passe à table dans 30 minutes, ou qu’on vient de finir de manger et que JE viens de dire qu’il n’aurait rien. Au lieu de venir me demander discret si il y a droit. Et après j’ai droit à des « oh j’avais pas pensé ». C’est ça ouai, il a 3 ans, vous le voyez tous les week-ends mais vous savez toujours pas ce que j’autorise ou non…
  • Les chantages en tout genre, mais les gros quoi, genre tu me fais un bisou je t’achète un jouet.
  • Le « t’es mal élevé » quand il fait une crise pour un jouet ou un truc qu’on lui a promis et que finalement on a pas tenu parole. ça me fait péter un câble. Nous si on nous refuse un truc qu’on a promis on fait des réclamations de partout mais lui il doit avoir la capacité d’encaisser ??? A 3 ans ??? Sérieux ???

Alors tu as beau dire que toi tu fonctionne ainsi, que c’est ta façon de faire et que tu veux qu’on la respecte, je vois bien que c’est du « cause toujours tu m’intéresse ». Pas non plus envie de me prendre la tête avec les proches pour ça, mais si un jour on doit y arriver et ben ça se fera. Je sais bien les ravages que peuvent faire les brimades et rabaissements sur la confiance en soi plus tard, j’explique les choses à mon fils mais hors de question de lui dire que c’est un idiot !

Ce qui est presque « drôle » c’est de voir que ceux qui te reprochent à ce point ta manière de réagir un jour qui te disent la fois d’après, quand ils ont bien oublié l’ancien épisode, que ton fils est « hyper épanoui, intelligent débordant de bonheur, un plaisir à voir ». Ben oui, quand c’est la merde c’est ta faute mais quand tout va bien, c’est uniquement dû au caractère de l’enfant ;).

Je parle là des proches de la famille mais le cercle est souvent plus vaste (nounous, personnel médical, etc.). Pourtant certains évoluent dans le domaine scolaire, ce qui n’empêche pas des remarques franchement déplacées, parfois allant jusqu’à « non mais maman a dit ça mais… ». MAIS QUOI ? Tu veux pas lui dire d’aller chercher des sous dans mon portefeuille pour s’acheter des bonbons aussi ? De mon côté, même quand un proche bafoue mon autorité, je ne râle pas en direct, j’en parle ensuite avec la personne concernée en privé pour adapter ensuite ce que je vais dire à mon fils.

La fois de top

S’il y a bien un épisode qui a été trop loin, c’est une fessée donnée à mon fils. Il faisait une crise pour une connerie (il voulait pas avancer je crois). J’étais à bout, la personne (famille) avec qui j’étais en avait marre aussi. On montait les escalier, je me retourne et je vois la fessée en direct, les yeux qui se lèvent vers moi penauds et coupables avec clairement cette phrase en transparence « non non j’ai rien fais ». Ah si, tu as mis une bonne fessée – pas une petite tape discrète non – à mon fils alors que tu sais que je refuse ça totalement. Pourtant je m’en suis mangé dans la gueule enfant mais c’est une autre histoire, un autre débat, c’est ma façon d’éduquer et je n’ai aucun jugement pour les parents qui le font. Si il se prend une fessée pour si peu, c’est quoi la prochaine étape ? On a parlé, mais je sens que le message ne veut pas totalement rentrer.

Donc ça m’intéresse vraiment de savoir comment vous gérez ça. Ces choses qui différent de votre éducation quand vous n’êtes pas présents, comment vous arrivez à les faire respecter, ou alors est-ce que vous vous dites tant pis ?

Maman en Chantier

Ps : un article de blog qui dénonce la même chose que moi, mais qui donne quelques solutions. Le mot d’ordre : s’en foutre. Ce que j’essaie de faire, ce que je supporte pas c’est qu’on aille contre moi dans mon dos, ça c’est autre chose…

15 commentaires sur « L’éducation bienveillante quand les proches ne l’entendent pas de cette oreille… »

      1. Je comprends. Quand on dépend de qqn ça complique les choses…je suis comme toi je ne comprends pas pourquoi un enfant, l’éducation est autant sujette à être critiquée. Mais en fait c’est parce que ça renvoie trop les gens à eux: leur éducation (dont ils ont souffert), leurs doutes, leur propre manque de confiance…donc forcément si tu fais différemment ça les interpelle…de savoir ça ça aide, car en fait tu comprends qu’ils ne « jugent » que parce que ça les renvoie à eux et à leur propre fragilité. Mais là c’est compliqué car par ex mettre une fessée à ton enfant et devant toi…😱😱😱

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        1. Complètement mais j’avoue que je me demande sans cesse si fiston va pas être perdu avec des discours différents 😟. Le coup de la fessée j’ai eu beaucoup de mal à digérer

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  1. Alors j’ai clairement du mal avec certaines réactions de les proches (ma belle-mère, pour n’en citer qu’une…) qui sont plutôt trop permissifs à mon goût… (et vas-y que je te donne 1 chocolat à 11h30 tout en me disant de surveiller l’alimentation de ma fille,…). Je leur dis, je répète mais clairement je passe pour la chieuse et on ne m’écoute pas… alors tant que ce n’est pas vital, je laisse courir… par contre, clairement, les humiliations ou autre remarques négatives ne passent pas du tout ! Ma fille n’est pas méchante, elle a 2 ans… elle n’est pas capricieuse, elle a 2 ans… 2 ANS !
    Mais je te le dis tout net : le premier qui lèvera la main sur ma fille ne nous verra plus jamais. Peu importe de qui il s’agit, je n’en ai rien à faire. De toutes façons, tous mes proches sont prévenus… s’ils ne savent pas gérer une frustration pour le peu de temps qu’ils voient ma fille (qui est plutôt cool au demeurant…), ils ne la verront plus, point barre. C’est non négociable pour moi, et ne parlons pas de mon mari…

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    1. c’est ça, je comprends pas qu’on reproche à un enfant de s’exprimer alors qu’il a 2 ans, 3 ans, 4 ans…(parfois même à 6 mois ça saoule les gens alors…). plus tard la répression ça donne des adultes comme moi qui ont aucune confiance en eux et ne savent pas s’exprimer…

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  2. Vaste sujet que celui là. Je suis mère de 5 enfants, grand mère de 12 + 1 arrière. Très dur en effet de ne pas subir les réflexions et autres choses des uns et des autres. On est forcément obligés de passer chez eux, je dis bien « chez eux » là où ils se posent en maitre en oubliant le reste. Il faut arriver à en discuter avec eux, pas devant les enfants. Les éducations des générations ne se ressemblent pas, ça complique tout.
    Je ne suis pas la mamy gâteaux moi, c’est plutôt le contraire, je ne permettrais pas qu’ils mangent ou boivent juste avant le repas chez moi, je sais qu’ils le font chez eux, dommage.
    Bon courage !

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    1. ah oui des fois c’est l’inverse aussi… perso ils se posent en maîtres aussi chez moi :(. Comme on dit « chacun chez soi et les chèvres seront bien gardées ». moi c’est vraiment ce que je retiens…tu es chez quelqu’un, tu accepte le fonctionnement des gens.

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  3. On a très peu ce problème (pour le moment en tout cas) parce qu’on voit notre famille deux fois par an seulement et parce qu’avec les amis, on parle soit anglais soit suédois, et donc les dérapages verbaux sont à prendre avec des pincettes parce qu’il peut toujours y avoir un malentendu. Pour l’instant, pas de violence physique de la part d’un proche. J’essaie toujours de reformuler ce qui peut avoir été dit quand ça ne colle pas avec nos principes éducatifs, ou d’enrober un peu, pour que le gamin comprenne que j’ai pas le même avis que la personne en question et que je suis « de son côté ». Mais c’est pas évident.

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  4. C’est très difficile à vivre ces situations. J’y ai été très rarement confrontée car les familles sont loin et la nounou très douce aussi. Néanmoins, lorsqu’une remarque ne me plaît pas, je la rectifie immédiatement, du style « Tu n’es pas gentille! » je dirai immédiatement « ce que XX a voulu dire c’est que ce n’est pas gentil de faire ça. Comment aurais-tu du faire? ». En plus ma fille est hypersensible alors ce genre de remarques la touche immédiatement et elle est tellement gentille qu’elle garde son chagrin pour elle. Après, j’ai toujours une explication avec la personne concernée, c’est NOTRE fille, c’est NOUS qui décidons comment l’élever, avec toutes ses particularités qui font qu’il faut la prendre avec beaucoup de douceur. Je n’imagine même pas comment j’aurais réagi si quelqu’un avait levé la main sur elle, je crois que je lui aurais demandé si je pouvais le/la frapper s’il/elle faisait à son tour une petite erreur.

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    1. J’avoue que c’est totalement sidérant…le plus choquant avec le recul c’est que cette personne considérait en fait que, comme elle m’avait donné des fessées et claques quand j’étais enfant, je cautionnais ce genre de chose

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  5. Bon alors nous, on dégage une image de parents stricts car les mamans des petits camarades de classe de mon fils étaient toutes fières de me dire que quand leurs enfants n’écoutent pas elles leurs disent qu’ils viendront chez nous!!! Ben c’est super! J’ai déjà un boulot où c’est déjà la même image qui circule……ça m’a un chouia vexée!
    Nous avons élevé notre Doudou de façon à se qu’il soit poli (et surtout carrément plus que moi), qu’il sache où sont les limites à ne pas dépasser (surtout plus que moi….oui encore!!), qu’il n’y a pas à se battre gratuitement (nooon je suis pas assez forte pour aller taper sur les autres!!),…. est-ce que ça peut paraître strict, je ne crois pas ! Par contre, je ne supporte pas les parents qui laissent les autres et surtout l’école pour éduquer leurs enfants ! Ça m’énerve !
    Dans ma famille, mon cousin le plus jeune est un enfant roi, c’est lui qui depuis tout petit impose ses décisions à ses parents et au reste de la famille ! Un jour, j’ai peu apprécié son comportement et je lui ai donné une tape avec 2 doigts sur la main…….et depuis, il sait qu’avec moi que sa toute puissance ne fonctionne pas, que je n’ai rien à faire du fait qu’il ne m’aime pas, que ma vie ne tourne pas autour de lui et de ses désirs !
    Bref, je résume : pas de fessée mais la fixation de limites pour donner un cadre structurant et rassurant !

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  6. Ce que je vois dans cet article c’est le deuxième courant de pensée qui est différent de « l’éducation positive », ce que vous décrivez est la « discipline positive ». C’est assez différent car cela intègre les deux : bienveillance + règles. Je vous invite à lire l’article que j’ai écris sur mon blog qui en parle, vous avez des liens qui peuvent vous aiguiller. Sinon très bon article, bravo 🙂

    PapaPik admin de https://montessorimaison.home.blog/

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