Publié dans Vie de maman en construction

Une maman en carton ?

Depuis le début de la maladie, une des caractéristiques est que j’ai du mal à me concentrer sur des choses trop longtemps…Donc forcément le plus dur c’est avec mon fils…suis-je pour autant une mauvaise maman ?

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Rendez-vous chez la psychologue…un rendez-vous censé devoir sonner le retour au travail. Sauf que vu la teneur de ces 45 minutes, il en est sorti que j’en étais totalement incapable et qu’une hospitalisation serait même nécessaire. Oui, jusque-là, le mot « hospitalisation » me faisait peur car je me voyais dans une chambre délabrée à ne rien faire. Apparemment, même si j’en saurai plus en début de semaine, ça n’a rien à voir….c’est plutôt style maison de repos avec groupes de paroles, visites avec des psy, art therapy peut-être… Après ces explication, l’hospitalisation me faisait moins peur…

Et mon bébé ?

Sauf que…à la seule évocation du fait que je ne verrai peut-être pas mon fils pendant quelques jours je m’effondre. Il est possible qu’il y ai des visites possibles, voire des activités ensemble là bas…Tout le monde me dit que c’est pour mieux m’occuper de lui ensuite….car actuellement :

  • Je suis incapable de rester plus de 5 min au parc (le bruit, le dehors, les gens…ça tourne comme dans les films….).
  • Je suis désespérée quand je dois l’emmener quelque part, à savoir si j’arriverai à me garer, à lui faire garder son calme, à le porter…
  • Je ne peux pas le porter plus de 20 secondes. Déjà parce qu’il fait son poids (11,5 kg quand même :p) et puis parce que les hurlements, les sollicitations….c’est trop.

Alors oui je me force, je souris, je joue avec lui, je fais preuve d’autorité quand il faut, je fait le maximum pour lui montrer que je suis là, que je l’aime. J’ai tellement peur de le faire souffrir avec tout ça… Et même moi j’ai le sentiment de perdre des moments précieux de sa vie. Dans mon entourage, personne ne remarque mes difficultés…car je joue bien la comédie. Parce que je veux son bonheur donc dès que je le laisse pour prendre soin de moi j’ai le sentiment de l’abandonner… Dès que je le quitte il me manque, mais dès que je suis avec lui, je suis épuisée…

Je l’ai voulu, tellement voulu, tant attendu…j’ai tant aimé cette grossesse….j’ai tellement bien vécu cette période vécue 7 mois 24h/24 avec lui...Et il a fallut que cette maladie à la con foute tout par terre.

On a beau me répéter que non, qu’il n’en souffre pas, je m’en veux tant…j’ai si peur qu’il pense que je ne l’aime pas, ou qu’il finisse par ne plus m’aimer, m’oublier…(oui c’est ridicule mais bon, la dépression c’est jamais franchement la meilleure période pour réfléchir de manière objective…). Ce week-end, je ne le vois pas pendant 24h déjà, il sera chez ses grands-parents, pour que je me repose. Rien que ça me terrifie même si j’ai hâte de ce moment pour moi….il aurait pu être avec moi mais non…je ne le prends pas 😥 . C’est MA décision, alors que j’aurais pu le garder…

Si je suis hospitalisée…j’ai peur de le traumatiser…qu’il croit que c’est sa faute… Entendant tout cela, ma psy m’a dit « il n’a que 15 mois mais expliquez lui avec des mots simples. Il ne comprendra pas les mots en soi mais l’intention ». Je l’ai fais ce soir…que maman n’était pas bien, mais que ce n’était pas sa faute, qu’elle l’aimait plus que sa vie…Et hasard ou pas ? j’ai eu mes premiers câlins depuis des semaines…

Maman en Chantier

14 commentaires sur « Une maman en carton ? »

  1. Si c’est ce qu’il faut pour que tu ailles mieux, fais le. Comme le dit la psy, je ne pense qu’il t’en voudra et à contrario il ne sera que plus content de te retrouver. Vois déjà comment ça se passe ce weekend, profite pour prendre du temps pour toi et les retrouvailles ça sera que du bonheur !
    Courage !

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    1. merci beaucoup…je sais pas si le ciel m’a envoyé un truc pour me faire déculpabiliser mais depuis le réveil je suis malade comme un chien (rhume) donc 1. au moins je lui refilerai pas 2. j’aurais eu encore plus de mal à m’occuper de lui….merci ma belle en tout cas

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  2. Comme ton histoire et tes articles me touchent et résonnent en moi ! Je te l’ai déjà dis mais j’ai eu le même parcours à la naissance de ma fille, à peu près au même âge. Je n’ai pas été jusqu’à l’hospitalisation, je n’ai pas eu le courage de me faire suivre par un psy, mais je suis passée par la case arrêt maladie plus que prolongé, médecin et traitement médicamenteux.

    Je n’ai pas vraiment été séparée de ma fille mais elle continuait à aller chez la nounou tous les jours, toute la journée malgré ma présence un étage plus bas (ma nounou était ma voisine du dessus oui !). Je pense que l’on essaie de leur cacher, de les protéger au maximum, donc de ne pas leur en parler mais comme le dit ta psy, ce n’est pas la solution. les enfants sont des éponges qui ressentent tout même si on ne leur dit rien… Donc autant leur en parler, simplement, même s’ils ne comprennent pas tout.

    Je n’ai donc été que très peu présente pour ma fille pendant 1 an et aujourd’hui, elle a 6 ans et nous sommes très complices et très fusionnelles. Je ne dis pas que cette épreuve n’a eu aucune incidence sur son caractère mais que notre relation, qui a été reconstruite au fil du temps, est solide et belle aujourd’hui…

    Si l’hospitalisation te semble utile, n’hésite pas… C’est plus facile à dire qu’à faire, mais en lui expliquant, en lui parlant, en ne l’excluant pas du problème, il comprendra (en temps voulu, mais il comprendra et surtout, il ne t’en voudra pas…).

    Bon courage dans ces cheminements douloureux mais nécessaires…

    Virginie
    PS : Désolée pour la longueur du pavé !

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  3. Ton témoignage est précieux. Tu as le courage de te battre et tu vas y arriver, c’est une certitude. L’hospitalisation parait une bonne chose, même si j’imagine que cette perspective peut être difficile. Mais quelques jours de lâcher prise total, sans aucune obligation ni tache domestique, juste se reconstruire et se faire porter par les équipes encadrantes, ça peut vraiment t’aider à guérir. Mettre le masque à oxygène d’abord sur son visage pour pouvoir ensuite le mettre sur celui des enfants, c’est un conseil que j’applique pour ne pas me noyer. Courage, bientôt, toute cette période sera derrière vous.

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  4. Les enfants sont des vrai éponges. Fait ce qui te semble le mieux pour toi, car si tu vas bien, ton fils le sentira et c’est le plus beau cadeau que tu puisse lui faire.
    En tout cas, je te trouve vraiment très courageuse. Je me doute que la situation ne doit vraiment pas être simple. Courage à toi.

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  5. Rho la la, c’est dur… Dur pour toi et pour lui… Ne perds pas courage, parle lui, et ecoute ton coeur (et un peu ta raison)… Tu n’es pas une Maman en carton, loin de la… Tes reflexions le prouvent! Tu fais juste le meilleur pour aller mieux, pour ton fils et pour ta famille! Plein de courage a toi et ne lache pas. Vous etes une equipes et vous allez vous en sortir par le haut!

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